L'ECOLE

USA

Témoignage de Laurence

Les évaluations à chaque tranches d'âges

C'est vrai que lorsque je lis, de loin comme je le suis, les messages sur
les listes françaises, je n'arrive pas bien à me faire une idée de comment
vos enfants sont évalués en terme d'intégration scolaire (je ne parle pas de
l'évaluation initiale pour établir le diagnostic d'autisme ou de syndrome
d'asperger).

Comme je crois l'avoir raconté ici, il y a une évaluation initiale par
chacune des instances qui va délivrer des services à l'enfant :

de 0 à 3 ans : c'est l'agence de l'intervention précoce, agence
gouvernementale, très facile d'obtenir des services, rapides, et à domicile.

de 3 à 5 ans : c'est le comité pré-scolaire (puisqu'ici les maternelles
n'existent pas). C'est le County qui finance (donc l'Etat, pas fédéral, les
services varieront selon les Etats, le mien est très performant en matière
d'autisme grâce à l'action qui a été menée par les parents, il faut aussi
dire que c'est un Etat bien peuplé, avec un niveau élévé d'éducation
supérieure, je ne sais pas si ça joue. Il y a aussi les questions politiques
qui jouent ici).

de 5 à 21 ans : c'est le comité scolaire, et là, les critères deviennent
plus strict et c'est l'Etat qui finance, par commission scolaire, donc à
chacune de gérer au mieux ses budgets (je rappelle qu'ici les gens qui gère
les instances publiques sont élues directement au suffrage universel).

Les évaluations sont donc faites à chacune de ses étapes, soit à
l'initiative des familles qui les demandent, soit à l'initiative d'un
prescripteur (comme le pédiatre, ou la puéricultrice, ou l'instituteur,
etc...) dès qu'il y a un retard ou un problème de décelé.

On n'établit pas un diagnostic, on mesure les écarts, c'est consigné dans un rapport
d'évaluation avec des recommandations de prescriptions de service jugé approprié.

Le parent a le droit de refuser la recommandation, soit qu'il la
juge insuffisante soit au contraire qu'il n'en veuille pas !

En général jusqu'à 5 ans et pour les handicaps légers, cela pose peu de problèmes,
après et pour les handicaps plus lourds, cela peut donner lieu à des
bagarres aussi acharnées que celles que je vous vois mener. Mais en tous
cas, il n'est jamais question de diagnostic, je répète.

Dans toutes les étapes que j'ai eu moi-même à franchir pour mes gamins,
jamais le district scolaire n'a été en contact avec aucun des lieux de
diagnostic que j'ai utilisé et si j'ai jugé bon de transmettre des copies
de rapports, c'est parce qu'ils contenaient des recommandations au départ,
mais désormais, je ne communique aucun de ces documents.

Et de toutes manières, il faut signer une décharge pour la communication des pièces et je
sais exactement où elles peuvent se retrouver (ce qui fait que si je suis
bien organisée - ce que je ne suis pas - je peux à tout moment réclamer
qu'on me les restitue).

Voilà ce qu'il en est pour le secret médical ici, pour ce que j'en sais.

Laurence Furic