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Témoignage de Laurence sur Teacch
Mon fils était dans le système
"préscolaire" (équivalent de la maternelle française),
dans une école qui pratiquait le Teacch et y avait inclus des
sessions sur le modèle A.B.A.
Comme cela a été dit ici par ailleurs, TEACCH est une philosophie, ce n'est pas un curriculum que l'on suit avec un manuel qui décrit étape 1 puis étape 2.
Teacch cela implique un certain nombre
de principes que l'école et les parents suivent - avec profit !
cela implique qu'il y a une étroite
communication, qu'il y a des échanges
quotidiens, un suivi entre la maison et l'école, cela nécessite
aussi que les parents s'impliquent dans la
poursuite de ce qui se fait à
l'école et informent le personnel qui s'occupe de l'enfant de ce
qui est utile à savoir pour connaître ce qui se passe avec
l'enfant.
Cela entraîne qu'il est souhaitable
qu'un maximum "d'intervenants" auprès de l'enfant soit informé,
voire formé, aux techniques qui sont
utilisées pour faciliter
la compréhension de l'environnement de l'enfant et qu'un système
uniforme et prédictible pour l'enfant soit utilisé partout.
Cela présuppose une évaluation
permanente, avec les réajustements qui s'imposent. Cela devient
une façon de vivre. Cela va donc au-delà,
largement, de la simple description
pratique d'une journée-type qui reste archi-théorique (j'ai
rarement eu l'occasion d'avoir une journée-type, parce
que le critère de l'imprévisible
est à inclure dans la vie, et que si l'on veut justement sortir
du langage typique des manuels, on ne peut justement
pas rentrer dans celui de la journée-type).
Pour rendre une journée prédictible
pour l'enfant, cela dépendra bien sûr de plein de paramètres
: chacune des activités peut être identifiée et
visualisée par un pictogramme
par exemple : il se lève et va prendre son petit déjeuner,
puis passer à la salle de bain, et ensuite s'habiller.
Ensuite le bus scolaire va l'emmener,
puis il va retrouver sa classe.
Ce programme peut être "expliqué" à l'enfant au moyen des pictos ou bien avec des photos qui sont organisées en séquence, soit dans un petit livre, soit sur un tableau avec des velcro, et retirées au fur et a mesure pour être déplacées dans un autre endroit : un endroit signifiant "à faire, ou à advenir", et l'autre endroit signifiant "fait ou terminé ou passé".
C'est l'un des principes du TEACCH : permettre de structurer tous les éléments en termes de temps et en termes d'espace.
A l'école, chaque activité
est structurée de même, les unités de temps dépassent
rarement les vingt minutes, et à l'intérieur de chaque unité
de
temps, il peut y avoir de nouveau
séquencement des tâches, en fonction de l'objectif d'apprentissage
poursuivi et individualisé pour chaque enfant.
L'espace à l'intérieur
de la classe est également structuré et chaque unité
est identifiée, soit par un picto, soit par un repère visuel
connu de
l'enfant.
Un emploi du temps reprend la décomposition avec ces repères en temps et en espace.
L'enfant sait ce qu'il doit faire quand on va passer à telle ou telle activité : par exemple, c'est l'heure de la lecture en groupe, ou bien c'est l'heure des jeux musicaux, et c'est l'heure de faire le fou (why not) ou l'heure du gouter.
Si l'enfant a d'autres besoins, il
apprend très rapidement à les indiquer dans les propositions
qui sont à sa disposition : par exemple s'il est très pressé
d'aller à la gymnastique, on le verra aller retirer les pictos adéquats
et déplacer "l'ordre" indiqué :
il devient alors possible de lui
montrer qu'il y a encore ceci et cela avant d'aller à la gymnastique,
et il contrôlera mieux son impatience, etc...
Les études sont probantes, l'environnement TEACCH rend les personnes atteintes d'autisme infiniment autonomes, et c'est tout de même ce que l'on recherche !
Laurence