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Témoignages de Laurence maman de Joseph & de Jacob
Présentation de la Journée des différences
Chaque année depuis trois
ans est organisée une journée, dite "Journée de
la
différence" ("Difference
Day"). C'est l'association "Parents/Professeurs de
l'Education Spécialisée"
qui s'en charge, à l'initiative des parents, avec
le soutien logistique et financier
de la commission scolaire (je ne sais pas
à quoi cela correspondrait
administrativement en France).
Cette journée est prise sur
le temps scolaire et organisée dans l'une des
écoles élémentaires
du district (de 5 à 11 ans) qui est le public visé.
La journée est couverte par
la presse locale. (J'ai lu aujourd'hui que le
succès de nos journées
a incité l'Etat voisin du nôtre à "importer" notre
concept dans leur district scolaire
et qu'ils ont tenu leur première journée
de la Différence avec un
gros succès !).
Je vais essayer de vous décrire la chose :
Cela consiste en plusieurs "stands"
, avec une table, la mise à disposition
de diverses informations relatives
à la "différence" présentée à ce stand,
des intervenants, tous bénévoles,
en général une volontaire est une maman,
mais les intervenants spécialisés
viennent parfois passer un moment à tour
de rôle, l'institutrice de
la classe aussi, et parfois un des enfants
handicapés vient lui-même
guider les activités.
Car le clou du stand, ce sont les
activités qui sont proposées aux enfants qui viennent visiter
le
stand, les enfants non-handicapés.
Il y a plusieurs stands, par exemple :
- le stand de la vision différente
ou des problèmes de vision. Les activités
proposées notamment, consisteront
à faire écrire à l'enfant son nom en
braille, au moyen de l'ordinateur,
et bien entendu ensuite lui apprendre à
le lire. Il peut essayer de se diriger
sur un parcours genre labyrinthe
simplifié après avoir
chaussé différentes paires de lunettes, qui altèrent
sa vision ou sa vision des couleurs.
On présente par la même occasion, les
différents aménagements
dans une classe pour un enfant à vue déficiente,
plan incliné de table, projecteur
grossissant du tableau, etc...
- le stand de l'audition différente,
où les enfants apprennent à signer par
exemple un certain nombre de mots
comme "bonjour" "salut", "ca va ?" "au
revoir" "merci", etc... L'alphabet
des signes est disponible, ils demandent
souvent à apprendre à
signer leur prénom
- le stand de la motricité,
où ils peuvent s'essayer à un parcours en
fauteuil roulant, avec des gages
s'ils font tomber leurs livres scolaires
(tout est toujours fait sur le mode
ludique, et non compétitif), le principe
étant de reproduire les situations
dans lesquelles les enfants handicapés se
retrouvent quotidiennement, et faire
sentir à l'enfant non-handicapé la
forme d'exploit accompli, sans que
pour autant cela soit effrayant ou
générateur de pitié,
ce n'est pas du tout le but. En général, ce stand est
un lieu de fou-rires, et les enfants
handicapés moteurs sont les pourvoyeurs
de gages et ils ont une imagination
débordante ! :-)
- le stand de l'apprentissage
différent, où les enfants essayent de
déchiffrer un texte qui a
été reproduit comme le verrait un enfant
dyslexique par exemple. Beaucoup
d'explications sont données à ce stand sur
les comportements sociaux, sur les
différences sensorielles en général.
- le stand des difficultés
de langage, où le jeu consiste à bloquer sa
langue et prononcer un discours
proposé que l'enfant doit répéter jusqu'à ce
que les autres aient compris ce
qu'il dit
Il leur est proposé d'utiliser
le P.E.C.S. ou tout autre système augmentatif
de la communication, cela a beaucoup
de succès.
Bien sûr, les parents visitent
aussi, beaucoup posent des questions,
prennent de la documentation, engagent
le dialogue avec les adultes
présents, et les enfants
aussi.
Les enfants interrogés par
la suite dans les classes par leur enseignant,
ont pour la plupart rapporté
que c'était "génial", "vraiment cool" (? :-))).
En plus de ces journées formelles,
les enfants qui ont un handicap ont
parfois choisi eux-mêmes un
jour de faire une présentation dans leur école
ou leur classe de leur handicap.
Ainsi, il y a deux ans, la fille
d'une de mes voisines, onze ans, porteuse du syndrome de Gilles de la Tourette,
a
fait devant toute sa classe un exposé
sur le syndrome, et a répondu à toutes
les questions de ses camarades,
qui n'en revenaient pas, et ont posé des
questions dignes des meilleurs chercheurs
et scientifiques.
L'exposé a fait l'objet d'un
article dans le journal, et Amanda a reçu beaucoup de courrier
et d'emails de tout le comté,
ce qui lui a redonné beaucoup de confiance en elle au moment de
son passage au collège.
Bien sûr, il y a des parents
qui ne veulent pas entendre parler de handicap
(qu'il s'agisse de leur propre enfant
ou d'autres), mais dans l'ensemble, il
semblerait que cette politique de
grande visibilité favorise grandement
l'intégration de nos enfants
en général.
Laurence
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le programme complet de cette journée